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L’histoire de l’Australie est fascinante et complexe, remontant à des dizaines de milliers d’années.

Période précoloniale : les peuples aborigènes et indigènes

Les premiers habitants de l’Australie sont les Aborigènes, qui arrivent sur le continent il y a environ 65 000 ans, probablement en provenance d’Asie du Sud-Est. Ces peuples développent des cultures distinctes, adaptées aux divers environnements australiens, qu’il s’agisse du désert, de la savane ou des forêts tropicales. Leur mode de vie repose sur la chasse, la cueillette, et une relation spirituelle profonde avec la terre. Ils se répartissent en plusieurs centaines de groupes ethniques, chacun ayant sa langue et ses traditions spécifiques. Ils développent également l’un des systèmes d’art rupestre les plus anciens au monde que l’on peut facilement admirer de nos jours dans différentes parties de l’Australie.

Les premières explorations européennes (17e – 18e siècles)

Les Européens découvrent l’Australie bien plus tard. En 1606, le navigateur néerlandais Willem Jansz est le premier Européen à explorer une partie du littoral australien, dans ce qui est aujourd’hui le Queensland. D’autres explorateurs, principalement néerlandais et portugais, suivent, mais ils jugent la terre aride et peu intéressante.

C’est en 1770 que l’explorateur britannique, le capitaine James Cook, effectue un voyage crucial. Il explore la côte est de l’Australie, la revendique pour la Grande-Bretagne, et nomme la région “Nouvelle-Galles du Sud”. Cook et ses contemporains européens ne reconnaissent pas le droit des Aborigènes sur leurs terres, considérant l’Australie comme une “terra nullius” (terre sans maître).

La colonisation britannique (1788)

La colonisation européenne commence en 1788 avec l’arrivée de la “First Fleet”, une flotte de navires transportant des bagnards britanniques à Botany Bay, près de l’actuelle Sydney. La colonie pénitentiaire de Nouvelle-Galles du Sud est ainsi fondée, dirigée par le capitaine Arthur Phillip. Les Britanniques utilisent l’Australie comme un exutoire pour leurs prisons surpeuplées, envoyant des milliers de condamnés.

Les effets de la colonisation sur les peuples aborigènes sont dévastateurs. Les maladies européennes, les conflits et la dépossession des terres entraînent une forte diminution de la population autochtone. Les Aborigènes sont marginalisés, leur culture et leurs droits sont ignorés par les colons.

L’expansion coloniale (19e siècle)

Au cours du 19e siècle, d’autres colonies britanniques se forment dans diverses parties de l’Australie, notamment en Tasmanie (alors appelée Terre de Van Diemen), en Australie-Occidentale, en Australie-Méridionale, et dans l’état de Victoria. L’or est découvert dans les années 1850, ce qui provoque une ruée vers l’or et attire des milliers d’immigrants du monde entier, notamment de Chine et d’Europe.

Parallèlement, les tensions entre colons et Aborigènes augmentent, avec des conflits violents dans les régions rurales. De nombreuses terres sont saisies pour l’agriculture et l’élevage de moutons, accélérant la destruction des modes de vie traditionnels des Aborigènes.

La fédération (1901)

Le 1er janvier 1901, les six colonies britanniques d’Australie s’unissent pour former la Fédération australienne, devenant ainsi un pays autonome au sein de l’Empire britannique. Le Commonwealth d’Australie est né, avec une Constitution qui établit un gouvernement fédéral et des gouvernements d’État.

Bien que la Fédération soit un moment de fierté nationale, la politique d’immigration qui suit est marquée par la mise en place de la “White Australia Policy”, une politique raciste visant à restreindre l’immigration non européenne.

L’Australie au 20e siècle : guerres mondiales et indépendance croissante

L’Australie participe activement aux deux guerres mondiales aux côtés de la Grande-Bretagne, notamment lors de la bataille de Gallipoli pendant la Première Guerre mondiale, un événement qui joue un rôle clé dans la formation de l’identité nationale australienne.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Australie connaît une expansion économique massive, alimentée par l’industrialisation et une nouvelle vague d’immigration, notamment en provenance de l’Europe du Sud et de l’Est. C’est aussi à cette époque que l’Australie commence à s’éloigner politiquement et économiquement du Royaume-Uni, tout en développant des liens plus étroits avec les États-Unis.

Vers une société multiculturelle et la reconnaissance des Aborigènes

Dans les années 1970, la “White Australia Policy” est finalement abandonnée, et l’Australie devient une société de plus en plus multiculturelle. Les vagues d’immigrants asiatiques, du Moyen-Orient et d’autres régions contribuent à transformer la démographie du pays.

En parallèle, les droits des Aborigènes commencent à être mieux reconnus, bien que ce processus soit long et complexe. En 1967, un référendum permet de modifier la Constitution pour inclure les Aborigènes dans les recensements et leur donner des droits civiques. La lutte pour la reconnaissance des terres aborigènes atteint un point culminant en 1992 avec la décision historique de la Haute Cour dans l’affaire Mabo, qui rejette le concept de terra nullius et reconnaît les droits fonciers des Aborigènes.

L’Australie moderne

Vue aérienne de l'opéra de Sydney et du pont en Australie

©Tourism Australia

Aujourd’hui, l’Australie est une démocratie parlementaire stable, membre du Commonwealth, avec une économie développée et diversifiée. C’est un pays reconnu pour sa qualité de vie, son éducation de haut niveau et ses infrastructures modernes. Il continue de jouer un rôle important dans les affaires internationales, en particulier dans la région Asie-Pacifique.

Le pays fait face à des défis liés à la réconciliation avec les peuples aborigènes, les changements climatiques, et les questions géopolitiques dans sa région. Cependant, l’Australie reste une nation prospère et dynamique, fière de son histoire, de sa diversité et de son environnement unique.

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